UN PEU

D’HISTOIRE

Prémices d’une histoire :

Le 1er juillet 1810, un terrible incendie ravageait l’ambassade d’ Autriche à Paris, causant la mort d’une dizaine de personnalités et en blessant une centaine d’autres. Présent sur les lieux du drame, Napoléon Ier fustigea le manque de professionnalisme des gardes-pompes et décida dès l’année suivante de confier la sécurité des bâtiments parisiens à un corps de militaires du génie: le bataillon des sapeurs- pompiers de Paris.

Entérinée par décret impérial le 18 septembre 1811, cette mesure ne s’ appliquait qu’ à la seule capitale, l’ administration centrale ne se préoccupant du sort des villes de province qu’après la chute de l’Empire. Le 6 février 1815, le ministre de l’Intérieur adressait aux préfets une circulaire dans laquelle il réclamait la création d’un service de secours contre les incendies dans chaque commune.

Deux ans plus tard, une compagnie de sapeurs-pompiers voyait le jour à Dunkerque.

La plupart des soldats du feu étaient alors de simples bénévoles s’habillant et s’équipant à leurs frais. Toutefois, à partir de 1831, les communes furent autorisées à affecter une partie des hommes de la garde nationale à la lutte contre les incendies. Grâce à cette nouvelle loi, Dunkerque pouvait s’ enorgueillir de posséder un corps de professionnels. Mais avec la dissolution de la garde nationale en 1852, le bon fonctionnement du service risquait d’être sérieusement perturbé. Soucieux d’assurer la sécurité de ses concitoyens, le maire demanda à 50 préposés du bureau de pesage d’enfiler l’uniforme en attendant que de nouveaux volontaires s’engagent.

D’année en année, l’effectif progressa et en 1859, la compagnie se composait de 100 pompiers titulaires, pour lesquels le conseil municipal décida de bâtir un très bel « hôtel des pompiers », rue du Fort Louis en Basse Ville. Dès lors, ils ne leur manquaient plus que du matériel moderne. En 1868, la cité investissait dans une pompe à incendie à vapeur qui venait d’obtenir la médaille d’or à l’exposition universelle de Paris. Contrairement aux pompes à bras, cette machine aspirait elle- même l’eau destinée à alimenter la lance.

Une nouvelle arme plus puissante encore fut acquise au début des années 1890, décennie au cours de laquelle se développa le réseau de distribution d’eau potable, un réseau de prise d’eau qui va effectivement permettre aux sapeurs-pompiers de se connecter rapidement au réseau de distribution d’eau et de ravitailler les pompes et futures autopompes.

La guerre :

Durant l’occupation, à Dunkerque, les voitures de pompiers restèrent garées dans leurs installations de la rue du Fort-Louis. Et puis, soudain le 6 septembre 1944, les Allemands ordonnèrent au capitaine Sansen et à ses hommes (une vingtaine de gradés et sapeurs) d’évacuer tout de suite les lieux, on ignore pour quelles raisons. Les pompiers et leurs véhicules se réfugièrent aux hospices civils jusqu’à la trêve, en octobre, date à laquelle ils se replièrent sur Gravelines.

Après la libération, le capitaine Sansen et ses hommes regagnèrent Dunkerque, mais ne purent réintégrer les garages, endommagés (peut-être par des bombes?) et d’ailleurs trop petits pour recevoir le gros matériel britannique dont nos sapeurs avaient été dotés à Gravelines.  Les véhicules anglais furent donc placés dans un hangar, l’ancien parc à fourrage de la caserne Guilliminot, derrière la prison et les pompiers logés provisoirement chez le chapelain de N.D des Dunes.

On construit, par la suite, place de la victoire, c’est-à-dire près du hangar, deux grands baraquements pour y aménager des bureaux, un dortoire, un atelier et autre… les services du capitaine Sansen fonctionnèrent, dans ces conditions, jusqu’à la construction de la nouvelle caserne boulevard Sainte-Barbe.

Une caserne à la pointe de la modernité  :

En décembre 1946, le ministère de l’Intérieur souhaite une caserne pour accueillir à Dunkerque les sapeurs-pompiers  professionnalisés la même année. Le futur centre de secours est appelé à intervenir sur le port et dans les communes dans un rayon de 15 km.

C’est l’architecte Gabriel Schmitt qui est chargé d’en dresser les plans. Dans le même quartier, Schmitt dessine aussi le groupe scolaire de la Porte-d’Eau et le petit dispensaire qui le jouxte. Niermans valide le projet en décembre 1950 mais impose le parement des façades en terre cuite. La construction de la caserne débute en 1951 et les soldats du feu l’occupent le 13 mars 1956. L’aile donnant sur le boulevard Sainte-Barbe ne sera jamais réalisée. Un immeuble HLM sera édifié à cet endroit.

Construite sur une parcelle triangulaire et sur un plan en « V », la caserne épouse le style « Reconstruction de Dunkerque » avec ses briques rouges, ses baies à encadrement souligné de blanc, ses balcons qui rythment les façades sur rue et sa grande verrière qui laisse entrer la lumière dans les salons d’honneur. L’entrée monumentale fait l’articulation entre les deux ailes de bâtiments.

La conception des logements répond à un plan-type imposé par le ministère de l’Intérieur. Le confort pour tous est en marche… Mais un conseiller municipal s’étonne de l’envergure des appartements de trois chambres, cuisine, salle de bains, toilettes, balcon-séchoir et placards !

En janvier 1970,  les sapeurs-pompiers de Dunkerque passeront sous la tutelle de la communauté urbaine de Dunkerque pour avoir plus de moyens humains et matériels.

3 mai 1996,  C’est la loi dite de départementalisation. Chaque département est doté d’un établissement public dénommé  “ Service Départemental d’Incendie et de Secours ”  composé d’un corps départemental organisé en centre d’incendie et de secours et d’un service de santé et de secours médical. Cette loi sera effective pour les sapeurs-pompiers de Dunkerque à partir de 2001.

CIS Dunkerque croire en l’avenir :

 Le temps passe et l’histoire se déroule tels les tuyaux des sapeurs-pompiers en intervention.

65 ans après leur installation boulevard Sainte Barbe dans ce qui fût une caserne au top de la modernité. Aujourd’hui, énormément de questions se posent. Les sapeurs-pompiers de Dunkerque devront-ils déménager et écrire leur histoire dans une nouvelle caserne?  Seul le temps nous donnera cette réponse…